LA PSYCHOLOGIE DU FOOTBALLEUR
Un mental inébranlable
Certains footballeurs de talent ne peuvent pas pour l’instant participer à des compétitions comme la Coupe du Monde.
Pourquoi ? Parce qu’ils n’ont pas le bon « mental »…
Le mental, c’est la combativité, la motivation, mais aussi et surtout la confiance en soi et lecontrôle des émotions.
Il permet d’aborder un tournoi ou un match d'importance en étant le moins déstabilisé possible par l’enjeu ou le déroulement d’une rencontre.
Si les joueurs sélectionnés sont déjà naturellement dotés de ce mental, ils bénéficient quand même de séances de préparation qui les aident à le développer.
Selon les équipes de football, cet accompagnement est conduit par un psychologue ou par l’entraîneur.
Dans tous les cas, il est très axé sur la relaxation.
Pas de stress…
Il existe plusieurs techniques de relaxation, à pratiquer dans un endroit calme, à température agréable et dans une position confortable pour la personne :
- La relaxation progressive de Jacobson, qui consiste à contracter un groupe musculaire, puis à le relâcher.
Ce mouvement réduit la tension due au stress, car le sportif prend conscience de la détente provoquée par la cessation de la contraction.
Cette méthode a l’avantage d’être utilisable sur le terrain, entre deux actions ou à la mi-temps.
- Le training autogène de Schultz demande plus de pratique avant d’être maîtrisé. Allongé, le sportif parvient à se détendre, en suivant six étapes (idée de calme, pesanteur, sensation de chaleur, de contrôle cardiaque et respiratoire, de fraîcheur au niveau du front).
- D’autres méthodes de relaxation existent, comme : écouter une musique lente, faire duyoga, se faire masser...
Quelle que soit la technique utilisée, elle réduit la tension musculaire, donc le stress, puisque ces deux phénomènes handicapants pour le sportif sont liés.
Il est cependant déconseillé de trop se relaxer le jour de la compétition pour ne pas perdre le « bon stress », celui qui motive et qui rend efficace.
…Mais un peu quand même.
Le bon stress, c’est la « décharge d’adrénaline », celle qui accompagne l’entrée du joueur sur le terrain.
L’adrénaline, hormone produite par les reins sur ordre du cerveau, y est libérée massivement dans le sang pour alerter tous les organes et les mobiliser au combat.
A son signal, le cœur et la respiration s’accélèrent : le sportif est mieux oxygéné.
Son énergie est aussi plus disponible, car le foie est incité à libérer ses stocks de sucre.
Le préparateur mental doit donc déterminer comment atteindre le niveau d’activation optimale du joueur, entre le manque et l’excès de stress.
« Comme une formule 1, le sportif a besoin d’ajustements », explique Jean-Cyrille Lecoq, psychologue qui dirige l’entreprise de conseil en préparation mentale AVANTAGE MENTAL.
« En plus de la relaxation, il faut savoir quelles musiques, quelles paroles ou quelles personnes mettent en confiance chaque athlète ».
Le jeu et rien d’autre.
Motivé et confiant, le footballeur est plus concentré sur le jeu.
Il arrive mieux à faire abstraction du public, des erreurs passées ou encore des résultats à venir.
S’il peut s’imprégner de la joie ressentie après une belle action, le joueur doit bannir la tristesse ou la colère, stress trop pesants qui affectent son attention.
Il lui faut alors contrôler les situations qui provoquent de telles émotions négatives : fautes d’arbitrage, mauvaise gestion du temps...
Pour cela, il imagine d’avance comment va se passer la compétition : grâce à cette imagerie mentale, il a l’impression d’avoir tout prévu et de tout contrôler, ce qui l’aide à atteindre les objectifs qu’il a fixés avec son équipe.
« Les remplaçants sont eux aussi des compétiteurs.
Une fois passée la joie d’avoir été sélectionnés, ils sont toujours déçus d’être sur le banc.
Ils demandent donc un accompagnement psychologique particulier ».
Jean-Marcel Ferret, médecin de l’équipe de France